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Le soldat de plomb de Joan D. Vinge

Une des plus belles et des plus bouleversantes nouvelles de science-fiction que je connaisse !

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Joan D. Vinge est née en 1948 et vit en Californie. Anthropologue et archéologue, elle est connue pour avoir écrit « La Reine des neiges » qui a reçu le prix Hugo du meilleur roman de SF (un prix prestigieux aux États-Unis), « La Reine de l’été » et d’assez nombreuses adaptations de films comme « Le retour du Jedi », « Willow », « Ladyhawke », « Mad Max au-delà du dôme du tonnerre »... 

 

De mon point de vue, sa nouvelle « Le soldat de plomb », parue en 1974 est son meilleur texte.

 

Le titre (« The tin soldier » en anglais) provient d’un conte de Hans Christian Andersen paru en 1839. Parmi des soldats de plomb offert à un petit garçon, s’en trouve un qui a un défaut de fabrication : il n'a qu’une seule jambe ! Ce soldat tombe amoureux d’une danseuse de papier : se tenant debout sur une jambe, l’autre repliée sous son tutu, elle lui semble avoir la même malformation que lui. Le courageux soldat va vivre toute une série d’aventures à la fin desquelles un petit garçon le jette dans le feu où il commence à fondre. Au même moment un courant d’air saisit la danseuse qui tombe près du soldat et s’enflamme. Le lendemain la servante trouve un petit cœur de plomb dans les cendres.

Notons au passage que les contes d’Andersen sont souvent tragiques et que tous ne bénéficient pas d’une fin heureuse !

 

La nouvelle de Joan D. Vinge est quant à elle une histoire d’amour particulièrement émouvante. Au fil des ans, je l’ai lue et relue je ne sais combien de fois et la magie de ce texte ne s’est jamais estompée.

 

Elle se déroule dans un lointain avenir. Voyager dans l’espace y est devenu habituel, mais seules les femmes y sont physiquement aptes. Les hommes ne peuvent le supporter. Ce sont donc des équipages exclusivement féminins qui explorent les routes spatiales, à une vitesse proche de celle de la lumière. Du fait de cette vitesse, un voyage de trois ans correspond à vingt-cinq années planétaires. Les spationautes vivent donc à part et ne créent jamais de liens lors de leurs escales. Elles voyagent, admirées, enviées, jalousées, détestées, éternellement jeunes aux yeux de ceux qui ne pourront jamais quitter leur monde, revenant régulièrement sur des planètes qui changent plus vite qu’elles et où les hommes vieillissent et meurent.

 

Brandy est l’une d’elle. Elle a dix-huit ans lors de son premier voyage et c’est alors qu’elle rencontre Maris, qui tient l’auberge du « Soldat de plomb » sur Oro. Tout le monde l’appelle « Soldat » et les spationautes reviennent toujours chez lui, car lui seul ne vieillit quasiment pas. Maris est un cyborg, plus de la  moitié de son corps est artificielle. Il parait vingt-cinq ans mais en a plus de cent quand il voit Brandy pour la première fois. Mais les cyborgs non plus ne peuvent pas aller dans l’espace et personne ne considère un cyborg comme un homme. Un homme que l’on puisse aimer...   

Et le soldat de plomb, après s'en être gardé durant tant d'années, tombe amoureux d'une ballerine qui danse entre les étoiles...

Je ne vous en dirai pas plus si ce n’est que Joan D. Vinge n’est pas Hans Christian Andersen !

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Cette nouvelles est parue en 1979 chez Presse Pocket dans la collection « Le livre d’or de la science-fiction ». Elle fait partie du volume « Encore des femmes et des merveilles » consacré à des femmes écrivaines et préfacé par Paméla Sargent.

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On en trouve encore des exemplaires sur Amazon. Alors n’hésitez pas, laissez-vous émouvoir par cette magnifique nouvelle.

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Couverture de Encore de femmes et des merveilles : deux femmes, des nuages, un poisson.
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